vendredi 20 mars 2015

Attentats du Bardo : prolongement de la stratégie d'Ennahdha

Un officier de renseignement français, confirme ce que les tunisiens ont découvert à leur dépens, depuis le retour de son exil doré londonien du chef des Frères musulmans !!
R.B


" Il n'y a pas de guerre entre les civilisations, il a une guerre contre la civilisation " ! 

Zineb El Rhazoui
" Ces attentats, sont le prolongement de la stratégie d'Ennahdha "

Marianne : Alors que la Tunisie était parfois présentée comme un modèle de transition post-révolutionnaire, une attaque a frappé des civils en Tunisie, au cœur même de la capitale. Comment comprenez vous cette attaque terroriste ?

Alain Chouet : J’ai écrit il y a déjà quelque temps que les Frères musulmans ne se résoudraient pas comme ça à perdre un pouvoir qu’ils guignaient depuis cent ans. S’ils perdaient pied, il était évident qu’ils reviendraient à leur bonne vieille stratégie de violence et de terrorisme. Ennahda a plutôt bien préparé son arrivée au pouvoir en Tunisie, mais ils se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas tenir parce que la Tunisie est un pays très particulier dans le monde arabe.

Marianne : C’est-à-dire ?

Alain Chouet : La Tunisie est l’un des rares pays arabes où  il y a ce que l’on appelle chez nous une « société civile » : un important tissu associatif, un mouvement syndical structuré et une vraie classe moyenne laïque. Ennahda est arrivé au pouvoir en s’appuyant essentiellement sur les classes les plus pauvres, mais s'est révélé incapable de gérer un pays en crise structurelle comme l’est la Tunisie. Cependant, avant de quitter le pouvoir, ses dirigeants ont voté tout un train de lois fiscales qui visaient à neutraliser cette classe moyenne, à la ruiner. Et les technocrates qui ont succédé à Ennahda ont du mal à revenir sur ces mesures car ils apparaîtraient comme un pouvoir au service des riches.
Pour moi, ces attentats ne sont finalement qu’un prolongement terroriste de la stratégie politique d’Ennahda qui consiste à couper le pays du reste du monde. La Tunisie ne vit que de ses capacités d’interactions avec le reste du monde et en particulier avec l’Occident. Elle n’a pas de ressources autonomes. Cela a été la stratégie permanente des Frères musulmans partout où ils ont agi : couper les ponts avec le monde extérieur dans un objectif de prendre le pouvoir sans que personne ne puisse intervenir. Cela a été écrit noir sur blanc par Saïd Qotb, le grand penseur des Frères musulmans.

Marianne : Vous faîtes donc un lien direct entre Ennahda et les mouvements terroristes ? Ennahda a pourtant « condamné fortement tout acte de violence contre la Tunisie et ses visiteurs » ...

Alain Chouet : Evidemment, les politiques occidentaux qui ont fait le pari d’un islamisme politique « modéré » en se satisfaisant de l’arrivée au pouvoir d’Ennahda ont joué un jeu très dangereux. La quasi totalité des Tunisiens salafistes sont issus des Frères musulmans, c’est-à-dire la mouvance d’Ennahda. Cette mouvance a largement profité de cet enfumage, assez classique dans les mouvements fascistes, qui visait à montrer qu’il y avait les bons islamistes et les mauvais, mais dans les faits, ils roulent dans le même wagon. Il n’y a pas d’islamiste hard ou soft, l’islamisme est un bloc homogène. Faire une distinction entre un islamisme fréquentable et un islamisme infréquentable consiste à nier la nature même de l’islamisme. Ennahda est l’archétype de cette nébuleuse islamiste.

Marianne : Pourtant, pendant longtemps, la Tunisie n’a pas été considérée comme une terre de djihad…

Alain Chouet : Tout ça était plutôt bien tenu sous Ben Ali parce que tout opposant était immédiatement coffré. Le paradoxe de ça, c’est que la seule possibilité d’opposition était justement d’être islamiste. Cela a créé beaucoup de militantisme à ce niveau notamment parmi les couches sociales les plus pauvres.
On estime aujourd’hui qu’il y a 3 000 tunisiens dans les rangs de l’Etat islamique en Syrie et que 500 sont déjà revenus. On va se retrouver confronté à ce que l’on avait connu en Algérie dans les années 90, c’est ce que l’on appelait à l’époque « les Afghans arabes » qui étaient des militants arabes qui avaient rejoint les moudjahidins afghans qui sont revenus semer la terreur en Algérie. C’est peu ou prou la même chose. L’Etat islamique, lentement, est quand même en train de perdre pied sur son terrain d’origine. Mais ses militants vont servir de main d’œuvre active pour les islamistes politiques dans certains pays, notamment du Maghreb.
Ce qui est symptomatique de cela, c’est que l’Etat islamique a déjà revendiqué cet attentat, cela relève de la pure communication et de l’opportunisme mais le mouvement a tout intérêt à donner l’impression, à l’extérieur, qu’il a des capacités de projection lointaines, des militants partout dans le monde. Parce que c'est un marqueur d’une certaine puissance.

Marianne : La Tunisie est-elle en situation de faire face à une telle menace ?

Alain Chouet : L’armée en Tunisie n’a jamais été quelque chose de très important sur le plan militaire, même si c’est un peu différent sur le plan économique. D’autant que les différents pouvoirs, que ce soit Bourguiba ou Ben Ali, ont toujours privilégié les forces de police et de sécurité par rapport à l’armée. Les Tunisiens sont un peuple pacifique et l'on doit s'en réjouir. Mais l’une des conséquences de la « révolution du jasmin » a été de démanteler la police de Ben Ali et ses services de renseignement, ce qui pouvait se concevoir car la Tunisie était devenue un état tellement policier que c’en était devenu insupportable pour tout le monde. Mais on ne reconstruit pas une police, une armée, globalement une politique de sécurité en une semaine. Surtout quand on est situé entre le chaos libyen et l’Algérie qui n’est pas si calme qu’on le dit. D’ailleurs l’Algérie sécurise la frontière avec la Tunisie dans le Nord du pays mais dans le sud, il n’y a plus personne ni du côté algérien ni du côté tunisien...

5 commentaires:

  1. A QUAND L'INTERDICTION DES PARTIS "RELIGIEUX" ?

    Rappel : Bourguiba clairvoyant, avait bien compris la dangerosité des partis qui instrumentalisent la religion et plus particulièrement celui des Frères musulmans, pour les avoir interdit constitutionnellement !
    (Article 8 de la constitution de 1959)

    Jean-Pierre Ryf :
    Je reviens sur l’erreur grossière commise par Nidaa Tounes en acceptant de se lier peu ou prou avec Ennahdha et les islamistes dits "modérés".
    Cet accord est sous tendu par une idée : Ennahdha aidera le pays à éviter les affrontements.

    C'est une idée fausse pour au moins deux raisons :
    - La première est que par sa nature même et sa référence à l'Islam, ce parti est obligatoirement porteur de division car il y a les bons musulmans, ceux qui sont avec lui et les autres !
    Et quelque soit les déclarations des dirigeants d'Ennahdha, ce fond là ne pourra pas disparaître et sera source de divisions.
    - En second lieu, Ennahdha,même "modéré", n’empêchera pas que des partisans plus fanatiques lui conteste sa position et s'attaque au pays, mécontents de la participation d'Ennahdha au pouvoir avec des "mécréants".
    Autrement dit la présence d’islamistes au pouvoir n'empêchera rien.

    Enfin il faut être conscient que l'idéologie de l'islamisme politique est le soubassement de tous les mouvements violents que nous connaissons car elle repose explicitement ou implicitement sur une critique des valeurs dites de l'Occident alors qu'elles sont simplement universelles !
    Sur ce point ce que dit Ennahdha n'est pas différent de ce que disent les criminels de Daech.

    Dés lors tant que l'on aura pas interdit fermement l'instrumentalisation de la religion en politique et mis fin au prosélytisme dans les mosquées, tout le reste ne servira à rien.
    La société civile tunisienne et les partisans de la religion dans le privé et jamais en politique, devraient faire une énorme pression pour que le pouvoir aille sérieusement dans cette direction et arrête de donner des gages à cet islamisme politique qui est un cancer qui tuera le pays.

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  2. L’INDÉCENCE A DES LIMITES !

    Ali Gannoun :
    On ne peut marcher main dans la main avec Ennahdha contre le terrorisme !
    Ennahdha a largement contribué à l'installation de ce fléau destructeur en Tunisie, et ceci depuis longtemps.
    Rappelez-vous :
    - Les femmes aspergées au vitriol,
    - les bombes,
    - les tentatives de coup d'état,
    - les actes terroristes ayant entraîner la morts de tunisiens et de touristes à Sousse, à Monastir, à Jerba,
    - les événements de Soliman,
    - les invitations scandaleuses de mercenaires tels que Wagdi Ghonim, Hassen et bien d'autres,
    - les postes de police incendiés,
    - les mausolées saccagés et incendiés,
    - la mise en place d'une police parallèle qui a organisé les assassinats politiques dont ont été victimes Chokri Belaid, Mohamed Brahmi,
    - l'infiltration de l'armée par les frères musulmans nahdhaouis qui ont mis en danger la vie de nos soldats,
    - la main mise des extrémistes (Ridha Jawadi, Béchir ben Hassan...) sur plusieurs mosquées,
    - l'entretien d'une forme de banditisme religieux avec les commerces parallèles par des barbus autour des mosquées, etc ....

    Ce ne sont que quelques unes des réalisations des islamistes "modérés" qui voudraient marcher contre le terrorisme avec نداء تونس Nidaa Tounes​.

    Messieurs les révolutionnaires de la 25ème heure, on ne marche pas contre le terrorisme, on le combat !
    Et la première des batailles, est de dénoncer ses investigateurs et non de les embrasser sur la bouche.

    L'indécence a des limites !

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  3. ENFIN UN DÉPUTE QUI DÉSIGNE LE RESPONSABLE DES MALHEURS DE LA TUNISIE ... et du monde "arabe" !

    Ali Bennour :
    « En venant au Parlement, j’ai été troublé par le Qatar qui a été le premier pays à condamner l’attentat du Bardo.
    Je veux dire à l’Etat du Qatar que les Tunisiens n’attendent pas de vous des condamnations et des indignations, mais vous demandent de cesser de soutenir logistiquement, militairement et financièrement les terroristes, et de lever vos mains sur la Libye, la Syrie et la Tunisie ».

    Ali Bennour :
    « Ma chère Tunisie était une colombe dont vous avez été les chasseurs.
    Ma chère Tunisie était des épis dont vous avez été les faucheurs.
    Ma chère Tunisie était une dignité que vous avez enchaînée.
    Et aujourd’hui, la Tunisie interroge les plus honorables des seigneurs :
    nous avons vu votre terrorisme ici, quand le verrons-nous là-bas ? »

    Ali Bennour est le premier député à sauver l’honneur perdu des Tunisiens depuis leur représentation à l’ANC par la troïka, époque durant laquelle Mustapha Ben Jaafar, Moncef Marzouki et Hamadi Jebali étaient les serviles serviteurs de Qatraël (Qatar&Israël) !

    Ali Bennour a prononcé ce que l’ensemble de la nouvelle nomenclature tunisienne issue du coup d’Etat du 14 janvier 2011 n’ose pas dire, par trahison, par lâcheté, ou par avidité.

    http://www.tunisie-secret.com/Un-depute-tunisien-denonce-l-emirat-voyou-et-terroriste-du-Qatar-video_a1374.html

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  4. GUERRE CONTRE LE TERRORISME ...

    Alain Chouet : « Nous sommes alliés avec ceux* qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène djihadiste » !

    Ennahdha :
    Avant de quitter le pouvoir, ils ont organisé une réforme fiscale qui ruine la classe moyenne laïcisée, laquelle constitue le pire ennemi des Frères musulmans.
    Depuis, de nombreux attentats ont ensanglanté la Tunisie visant à tuer son économie, ruiner le secteur touristique, les syndicats, les associations, de façon à revenir au pouvoir.
    C’est la stratégie systématique des Frères musulmans.

    * Les pétromonarques !

    http://www.humanite.fr/alain-chouet-nous-sommes-allies-avec-ceux-qui-sponsorisent-depuis-trente-ans-le-phenomene-djihadiste

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  5. LES FRÈRES MUSULMANS ONT ATTEINT LEUR BUT : LE SECTEUR TOURISTIQUE EST SINISTRÉ !

    L'objectif des attentats du Bardo et celui de Sousse est de ruiner l'industrie touristique, pilier de l'économie de la Tunisie. Car les "Frères" ne peuvent prospérer que sur la misère intellectuelle d'un peuple et sur sa misère tout court !

    Ce qui arrange beaucoup les pétromonarques qui espèrent dissuader leur peuple de toute révolte qui deviendra synonyme de régression économique pour eux, à l'instar de la Tunisie et de la Libye.

    Une habitante d'Hammamet rapporte que tôt le matin en se rendant à son travail, elle avait toujours eu du mal à trouver un taxi devant la bousculade des employés des hôtels qui les prenaient pour se rendre à leur travail eux aussi; et déplore d'en voir de moins en moins. Et ce, depuis les attentats du Bardo.

    Elle plaint beaucoup d'entre eux, qu'elle connaît personnellement, d'être au chômage à cause de la désaffection des touristes.
    Mais reconnaît qu'ils ont joué avec leur job en votant pour la plus part d'entre eux qu'ils soient employés des hôtels ou taxi-men, pour les "Frères" !

    Ils doivent assumer leur responsabilité, dit-elle : car on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre !!

    Elle s'étonne de leur inconscience, alors qu'ils vivent du tourisme et que le discours d'Ennahdha est clair sur ce chapitre " Il faut en finir avec le tourisme sources de dépravations etc ..."; ils ont voté en masse pour les "Frères" !

    Elle espère néanmoins qu'ils tireront la leçon de leur aveuglement et leur bêtise, pour mieux voter aux prochains scrutins.

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