jeudi 29 mars 2012

IMPRESSIONS DE FIN DE SEJOUR

1°/ A propos de l' "Appel de la Patrie" du 24 mars 2012 de Béji Caid Essebsi :
Je pense qu'il sera entendu car ce qui se passe depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes d'Ennahdha, a révélé leur véritable objectif et leur masque est tombé. De plus en plus de tunisiens ont pris conscience que ce à quoi aspire ce parti, est de les rééduquer à un islam qui leur est complètement étranger et de substituer à leur tunisianité une identité importée du Golfe et d'Arabie.



La plus part des partis sur le "marché", n'ayant pas d'encrage historique ancien ni profond dans la société tunisienne, leurs électeurs ne leur sont pas attachés par "tradition" et sont libres d'aller "voir" ailleurs. 

Or beaucoup de déçus de Ben Jaafar et de Marzouki les quitteront sans remord d'autant qu'ils les ont bel et bien trompés. Il est même probable que leurs partis respectifs Ettakattol et le CPR (Congrès pour la république) se retrouveront comme une coquille vide, vu le nombre de déçus parmi les membres même de leur bureau politique. 

Quand aux déçus par Ennahdha, le nombre ne cessent d'augmenter rien que de voir les exactions quasi quotidiennes mais toujours impunies, des salafistes, bras armée de ce parti.

2°/ Il était prévisible que la base d'Ennahdha lui pose problème : 

Si par démagogie ce parti pensait pouvoir ratisser large et regrouper toutes les tendances islamistes sous sa bannière, il se rend compte qu'il n'est pas possible de marier les extrêmes. C'est ce qui se produit par la multiplication des actions de sa base armée salafiste. 

Devant le risque de discréditer leur mouvement, Ghannouchi et ses hommes changent de discours. Après l'impunité et les discours lignifiant de faire de la pédagogie à la place de la répression contre ceux qui transgressent les lois du pays, ils nous disent maintenant que les salafistes sont dangereux parce que manipulés par l'étranger et ont le soutien logistique des salafistes libyens et des salafistes algériens.... encore la théorie du complot qui ne convainc plus personne. 
De qui se moque-t-on ? 
Au pouvoir depuis plusieurs mois et Ali Larayedh, ministre de l'intérieur, découvre cela que maintenant : laxisme ou posture ?

3°/ Le plus grave, c'est le double discours de Ghannouchi : 

Relayé par ses hommes, par lequel il cherche à diviser les tunisiens. 
L'exemple de la chariâa est flagrant. 
Durant toute la campagne électorale, ce monsieur répétait dans beaucoup de médias que la Tunisie demeurera un état civil et que la chariâa ne remplacera pas le code civil. Et depuis le 23 octobre, date de la prise du pouvoir par son parti, il essaye, et toujours relayé par ses hommes et par son propre neveu Habib Khedher, de revenir à ce qui fonde même son parti, que la chariâa doit être incluse dans la constitution. 

Il a fallu mettre le pays au bord de la guerre civile pour que le guide spirituel nous affirme qu'il n'en a jamais été question, qu'il se contente de l'article premier de la constitution de 1959 ! 
Ils auront accaparé l'énergie des tunisiens durant plusieurs mois pour rien ?
De qui se moque-t-on ? 

Pourtant Ghannouchi nous jurait de faire de la politique autrement, basée sur l'honnêteté, l'intégrité morale et la transparence ! 
Il faut croire que là aussi il manie le double langage. 

J'espère que es tunisiens réalisent que ces islamistes sont des hommes politiques comme les autres, leur danger venant de l'instrumentalisation de l'islam, sous couvert duquel il sacraliseront leurs décisions. Or quoi qu'ils diront, ils reviendront à ce qui fonde leur mouvement : application de la chariâa d'une faon ou d'une autre. 
A moins de se renier....

Quoiqu'il en soit, l'espoir revient depuis que Béji Caid Essebsi a décidé de regrouper autour de lui tous les progressistes, les démocrates, les anciens du parti destourien fondateur de la république tunisiennes..... et déjà de nombreux partis ont annoncé leur ralliement comme de nombreuses sociétés civiles oeuvrent dans le même sens, plus particulièrement les association des femmes conscientes du danger qui les guette si Ennahdha restait au pouvoir.

Rachid Barnat

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire