vendredi 12 juin 2015

Histoire du Wahhabisme : les anti-doctrinaux

Le wahhabisme, c'est la négation de toutes formes de spiritualité à l'Islam. L'endoctrinement et l'embrigadement par la violence qu'elle soit morale ou physique, font du "pratiquant" une machine à prier et à réciter le Coran sans en saisir le sens. 
Le totalitarisme du wahhabisme est encore plus dangereux, puisqu'il joue du sacré en instrumentalisant la religion. 
Il n'est pas étonnant dès lors de voir l'hypocrisie prendre le dessus sur la foi !
R.B 

Introduction [1] 

Après avoir mis l'accent dans les premiers chapitres sur l'importance pour un musulman muqallid (imitateur) de suivre une doctrine (émise par un savant pieux et compétent de sa région) et après avoir montré le danger de la mauvaise interprétation des textes et définit les conditions de la fatwa en Islam sunnite; nous abordons ici l'histoire et les bases d'un mouvement dangereux qui connaît une expansion vertigineuse surtout chez les jeunes, profitant d'une situation politico-socio-économique dégradée (du monde musulman) et du manque d'autorité religieuse compétente et reconnue en la matière. 

Les wahhabites soutenus depuis leur apparition par les américains et les britanniques, ont su profiter du pétrodollar pour exporter leur idéologie dans le monde. 

Doctrine des wahhabis et circonstances de leur apparition 

Les wahhabis ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l'autorité religieuse de la descendance du Prophète Mohammed et sous l'autorité politique et administrative de la Porte Sublime du Calife Ottoman. On pratiquait alors librement les Mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau du Prophète ... 

Le « Kitâb al-Tawhîd » ou " Traité de l'unicité divine " de Muhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb An-najdî est considéré comme l'ouvrage de référence de la théologie wahhabite. 

Le wahhabisme fait partie de ce que certains savants sunnites spécialistes[2] appellent «As-salafiyya An-nassiyya[3] » ; c'est-à-dire la « salafiyya textuelle » qui se contente strictement du texte[4] et donc impose un traitement juridique vertical à toute affaire, sans tenir compte du temps ni de l'espace même pour les affaires où la divergence des oulémas admise connue jusqu'aux sujets d'actualité. 

Le Wahhabisme se caractérise, entre autre, par les points doctrinaux suivants 

- Vouloir imposer Un avis unique même pour les sujets à divergence connue entre les savants, car il ne peut y avoir, selon plusieurs auteurs Wahhabites, deux avis ou plusieurs avis recevables sur une question relevant d'Ijtihad (exégèse).
- Toute interprétation reste littéraliste. 
exemple : beaucoup d'auteurs Wahhabites prêtent à Dieu un lieu unique, ne pouvant se trouver dans d'autres directions, que la verticale !
- Renier au musulman Muqallid qu'il puisse suivre une des quatre écoles (madhâhib), 
- Permettre à tout Muqallid d'accéder à l’exégèse (Ijtihâd) sans tenir compte des normes et règles émises par les savants des quatre doctrines et autres dérivées !
Ce qui est très dangereux, car ils renient toute démarches "scientifiques", mettant à la porté de tout un chacun fut-il inculte de tirer ses propres conclusions qu'il imposera aux autres comme sa Vérité !
- Étendre la notion de bid'aâa (d'innovation) blâmable à toute nouveauté, même si elles sont licites (halal), sans considération des règles prescrites par les anciens savants de la sunna pour distinguer les différents types d'innovation[5]. 
- Renier le tawassul (l'intersession) ! Les savants de la « salafiyya Fiqhiyya » rapportent eux, plus de dix sept preuves découlant du Coran et de la Sunna à propos des mérites de l'intersession du Messager ou des saints vivants ou morts, pour prier Dieu[6]. 
- Les wahhabis affirment constituer « le groupe sauvé » (élus de Dieu) et que tous ceux qui refusent le wahhabisme, sont des égarés ou du moins déviant des " pas des salafs". 
- Et surtout accuser les soufis, les ash‘arites et autres musulmans non wahhabis de mécréance (kufr) et d'hérésie. 

Les wahhabis ont été soutenus et utilisés par les britanniques pour contrôler l'Arabie et affaiblir le Califat ottoman, l'homme malade à l'époque ... 

Les circonstances de leur apparition sont liées à un besoin de réforme sociale et religieuse d'une société marquée à l'époque par les superstitions et l'ignorance… Ils ont essayé donc de se baser sur leurs propres exégèses pour construire une doctrine puritaine qui va jusqu'à nier les quatre doctrines reconnues par l'ensemble de la Umma (communauté des musulmans). 
Ils ont été soutenus par les pan-arabistes, qui voulaient affirmer l'identité arabe face à celle des ottoman à dominant turque ! [7] . 

Géopolitique et wahhabisme : de la formation à la « contamination » dangereuse du monde musulman 

Le prophète de l'Islam avait dit après avoir béni toutes les régions excepté le plateau du Najd : « Du Najd se lèvera la corne du Satan » [8] 
Le prophète avait dit aussi :  « Il sortira de Najd des gens qui ne comprennent du Coran que son apparence, le sens réel du Coran ne parvient pas à leur cœur  »; faisant allusion aux Khawârij [9] (ceux qui sont "sortis", autrement dit ceux qui ont fait scission). 

A la base du wahhabisme se trouve Muhammad Ibn ‘Abd al Whahhâb, théologien se prétendant sunnite, qui s'est fixé en 1739 en Arabie, où il s'est fait connaître par une prédication marquée par le puritanisme, l'intolérance et une interprétation littérale du Coran. Ses propos sont repris dans un traité, intitulé "Traité de l'unicité divine" (Kitâb Al-Tawhîd), dans lequel il rejette tout à la fois les pratiques et la spiritualité chi‘ite ainsi que tout compromis avec la modernité sociale. De fait, une telle pensée ne peut que provoquer l'hostilité des populations, majoritairement chi‘ites
Son père, imam de son état, lui reproché sa doctrine qu'il jugeait dangereuse et lui a interdit de la diffuser. Il attendra sa mort pour reprendre la diffusion de ce qui sera le wahhabisme

‘Abd al Whahhâb trouve cependant refuge auprès d'un chef local, nommé Muhammad Al-Saoud, qu'il convertit à ses vues théologiques et politiques. La descendance de ce personnage est elle même durablement acquise au wahhabisme : elle se fixe comme programme l'établissement d'une théocratie dite sunnite, ce qui revient à bâtir la cité de Dieu décrite par le théologien, et passer ainsi de la théorie à la pratique après avoir fondé le royaume d'Arabie Saoudite. 

Le wahhabisme a imposé ses principes archaïques et a vidé l'islam de toute spiritualité dans la majeure partie de l'Arabie – de la Mecque à Oman – dès le début du dix-neuvième siècle. Mais au début du vingtième siècle, son influence s'est peu à peu restreinte à la petite république du Nejd dont la capitale est Riyad. C'est cette petite république qui deviendra, par la suite le royaume d'Arabie saoudite (par fusion du Najd avec le Hedjaz). 

En Islam, les ‘ulamâ' : « docteurs de la loi religieuse (chariaa) et de la doctrine (madhhab) » étaient consultés par les « qâdi » (agents de l'autorité légale). On notera, à ce propos, que les avis émis par les « docteurs de la loi religieuse » n'avaient pas de valeur contraignante jusqu'au dixième siècle de l'ère chrétienne. 
C'est à cette époque que les Turcs seljoukides s'emparent de Bagdad et contraignent le calife abbasside à leur attribuer le titre de Sultan. 
Les « docteurs de la loi religieuse » en profitèrent pour réclamer (et obtenir) le droit d'être seuls dépositaires de la loi. 

Les Ottomans réorganisèrent alors 'ensemble des autorités religieuses sur cette base en établissant une hiérarchie de « muftis », jurisconsultes à qui l'on demandait des avis et qui promulguaient les « fatwa » après avoir consulté les « docteurs ». 
Cette structure juridico-religieuse fut abolie en 1924 après la chute du Califat Ottoman, par Mustapha Kamel Ataturk.

Le fondateur de la dynastie des Saoud fut Muhammad ibn Saoud (né vers 1705, mort en 1785). Simple chef local de la ville de Dâriya, il fut influencé par Ibn ‘Abd Al-Wahhâb dont il propagera la doctrine intégriste et belliqueuse. Il fut à la fois le gendre et le chef de guerre des Âl ‘Abd Al-Wahhâb. Après sa mort, le wahhabisme se replia sur lui-même et ne refera parler de lui qu'en 1902, lorsque el Wahhâb Abd-al-Aziz Ibn Saoud décréta la lutte pour la protection du wahhabisme contre l'influence turque. 
Ibn Saoud parvint alors à étendre son influence sur les autres régions de la péninsule arabique. Il s'empara de La Mecque en octobre 1924 et chassa le roi Hussein du royaume du Hijaz avec l'appui des Britanniques. Puis il obligea le roi ‘Ali, successeur de Husayn à céder Jedda, la seule ville qu'il contrôlait encore. ‘Abd-al-‘Azîz (Abdul ‘Azîz) Ibn Saoud se fera couronner roi d'Arabie à La Mecque en 1926. 

Prince de la dynastie wahhabite de Riyad, ‘Abd-al-‘Azîz Ibn Saoud vécut sa jeunesse en exil à la cour de Koweït, sa famille ayant été chassée par une lignée vassale. Dès 1902, âgé seulement de 22 ans, le jeune chef, qui avait pris les armes contre les « usurpateurs », s'empara de la capitale de Riyad, puis se proclama roi du Nejd et Imâm des Wahhabites (1904), cumulant ainsi le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. 
Avec ses guerriers, il continua la lutte et conquit un accès à la mer, dans la région de Bassorah, aux dépens des Turcs. Durant la Première Guerre mondiale, il se mit du côté des Anglais, qui financèrent ses expéditions. Vainqueur des Hachémites, il s'empara de La Mecque en 1924 et en chassa le shérif Husayn. 

C'est la découverte d'immenses réserves de pétrole dans le sous-sol de l'Arabie qui permettra à la toute nouvelle dynastie des Saoud d'asseoir son pouvoir absolutiste et théocratique. Elle permit aussi aux Ibn Saoud de financer la propagande en faveur du wahhabisme, doctrine officielle du régime. Le but avoué des Saoud est, en effet, d'imposer le wahhabisme à l'ensemble des nations musulmanes et même au monde entier. 
Belliqueux et conquérant, le wahhabisme est une doctrine ultraconservatrice et résolument passéiste qui vise à maintenir les masses populaires dans l'ignorance des réalités scientifiques et philosophiques. 

On estime que les wahhabites sont au nombre de 8 à 10 millions, ce qui représente bien peu de chose par rapport à l'ensemble des musulmans (moins de 1% du total). Mais ils disposent de ressources financières considérables, sans doute égales ou supérieures à celles dont disposent les autres mouvances islamiques. En plus, toutes les mouvances islamistes se sont plus au moins « abreuvées » de la doctrine Wahhabite grâce à la diffusion large et généreuse de leurs livres qui "dénoncent" et condamnent : les soufis, ceux qui ont le culte des saints, ceux qui recourent à l'intercession (tawassul) ... 

Contre les soufis, les ash‘arites et les chi‘ites 

La légitimité de l'autorité des Al-Saoud est fondée sur l'expansion de la doctrine wahhabite par la prédication (da‘wa), sous le contrôle de la famille des Âl-Shaykh, descendants d'Ibn ‘Abd al-Wahhâb. Ce prosélytisme militant mène progressivement à l'unification politico-religieuse de l'Arabie centrale. 

En 1801, galvanisés par les docteurs de la loi religieuse (oulémas) wahhabites, les bédouins mettent à sac Kerbala, la ville sainte du chiisme, située au sud de la Mésopotamie. Puis, deux ans plus tard, ils s'emparent de La Mecque, sous la conduite de Saoud (1803-1814), petit-fils de l'émir fondateur de la dynastie, qui succède à ‘Abdul-‘Azîz la même année. 
Lorsqu'il entre dans la Grande Mosquée, Saoud fracasse lui-même les statues érigées par les shérifs traités d'« idolâtres », plusieurs dizaines de corps de métiers furent interdits car considérés comme hérétiques …. 
Face à ce soulèvement contre l'autorité temporelle et spirituelle du califat ottoman, la Sublime Porte ordonne aux différentes autorités locales de tout mettre en œuvre pour enrayer l'expansion wahhabite et reprendre les Lieux Saints de l'Islam. Mais rien ne semble pouvoir arrêter celui qui va bientôt devenir Saoud le Grand. En 1808, son royaume s'étend, en effet, sur la quasi-totalité de la péninsule arabique de la mer Rouge au golfe Persique. Seul le sultanat ibadite de Mascate, situé au sud-est de la péninsule, échappe à son contrôle. 

Les points importants 

Muhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb est né en 1703 près de Riyad. Théologien formé à l'école juridique hanbalite, il a commencé à prêcher vers 1740 un Islam particulièrement intransigeant basé sur une interprétation littéraliste du Coran. A la différence des quatre autres écoles juridiques sunnites, les wahhabites ne reconnaissent que le Coran et la Sunna (tradition du prophète) comme sources du droit. 
Le Kitâb al-Tawhîd ou " Traité de l'unicité de dieu " d'Ibn ‘Abd Al Wahhâb peut ainsi être considéré comme l'ouvrage de référence de la théologie wahhabite. Se heurtant aux coutumes de ses contemporains (culte des saints, …) ainsi qu'aux musulmans chiites, Ibn ‘Abd Al Wahhâb est contraint à l'exil et trouve protection auprès d'un émir local, Muhammad Al Saoud, qui adopte ensuite la doctrine wahhabite. En 1744, la famille ‘Abd Al Wahhâb et la famille des Al Saoud concluent un pacte politico-religieux scellé par un mariage, qui constitue le socle idéologique et politique de l'actuel royaume d'Arabie Saoudite. 

Le mouvement wahhabite devient très puissant, au point que ses disciples réussissent à s'emparer des villes de Najaf et Kerbala en Irak, de Damas en Syrie ainsi que de La Mecque et Médine dans le Hijaz. 
Ils sont cependant battus en 1818 par l'armée égypto-ottomane de Muhammad ‘Ali, pour le compte de la Sublime Porte. Ainsi, les villes Saintes reviennent sous l'autorité d'Istanbul. 

Entre-temps, la dynastie des Saoud et le mouvement wahhabite avaient pris le contrôle des territoires de l'intérieur de l'Arabie. Brièvement écartés du pouvoir et mis en exil par une famille rivale, les Râshidi, ils reviennent en force en 1901 sous la direction de ‘Abd Al-Azîz Ibn ‘Abd Ar-rahmân, dit Ibn Saoud, et reconquièrent le Nejd ainsi que les Villes Saintes de La Mecque et Médine (arrachées aux Hachémites en 1926). Ils créent ensuite, en 1932, le Royaume d'Arabie Saoudite. 

Le hanbalisme (réformé ou actualisé !) a conservé son statut d'école juridique officielle du royaume d'Arabie Saoudite et le wahhabisme a gardé sa place d'Iftâ (émission des jurisprudences) et de contrôle des affaires religieuses. 

Ce qu'il faut signaler c'est que les Muftis Wahhabis ont contredit l'école d'Ibn Hanbal dont ils se proclament, dans plusieurs sujets. 

L'exportation du Wahhabisme [10] 

Depuis les années soixante, la famille royale saoudienne et ses alliés wahhabites s'emploient à une politique active de prosélytisme international, propageant la conception wahhabite au delà des frontières du royaume. Grâce aux importantes ressources financières dont elle dispose, l'Arabie saoudite favorise l'endoctrinement, selon la conception wahhabite, d'Etats tels que le Pakistan et le Soudan. 
Ainsi, l'Arabie Saoudite a financé directement ou indirectement la création et le développement de mouvements islamistes radicaux poussant parallèlement certains autres mouvements islamistes à une radicalisation dogmatique et/ou politique. 
Du Daghestan à l'Algérie en passant par l'Afghanistan, de nombreux groupes islamistes ont pu bénéficier des largesses saoudiennes, ce qui ne veut pas dire que tous les groupes qui ont reçu des financements du royaume saoudien se réclament de la tendance wahhabite ou que ceux qui ont effectivement adopté les préceptes du wahhabisme sont des mouvements importants ou influents dans les sphères religieuses et politiques des Etats musulmans. 


Notes : 
[1] Etude tirée de plusieurs références historiques dont : « Fiqh Ahmad Ibn As-siddîq Al-ghumârî » (étude comparative) : auteur : Abî Muhammad Al-hasan Ibn ‘Ali Al-kattânî Al-atharî : édition : Muhammad ‘Ali Bîdûn, Dâr Al-kutub al-‘ilmiyya : Beyrouth Liban : p : 25-28. Amîn Ar-rayhânî « Târîkhu Najd » : (3éme édition : dâr arrayhânî : Beyrouth, 1964) ; Mustafa Talâs : « ath-thawra al-‘arabiyya Al-kubrâ (4éme édition, dâr talâs, Damas, 1986) ; Mahmoud Shâkir : « at-târîkh al-islâmî »: (première édition : al-maktab al-islâmî, tome 8 : Beyrouth). Abdel ‘Azîz a-shenâwî : « A-ddawlatu al-‘uthmâniyya dawlatun Muftarâ ‘alayhâ » (première édition : maktabatu Al-anjilou al-misriyya, tome II : Le Caire 1984). 
Pour mieux comprendre le mouvement Wahhabi :se référer utilement à : « As-sawâ‘iq Al-ilâhiyya fî ar-radi ‘alâ al-wahhâbiyya wa man kaffara al-muslimîna wa hakama bi riddatihim bi ghayri wajhi haqqin» (les tonnerres divins pour répondre aux wahabbis et ceux qui traitent les musulmans de mécréants (d'apostats) et d'innovateurs) du Sheykh Sulaymân Ibn ‘Abdelwahhâb (le propre frère de Muhammad Ibn ‘Abdelwahhâb ) : aux éditions de l'institut Al-Azhar: Maktabatu At-tahdhîb, le Caire . 

Voir aussi : As-salafiyya : marhalatun zamaniyyatun mubârakatun lâ madhhabun islâmî : le salafisme est une période bénie (qui fait allusion aux ancêtres pieux) et non pas une doctrine de l'Islam : une bonne étude sur l'histoire du salafisme wahhabite moderne et son idéologie : auteur : le Shaykh syrien Muhammad Saïd Ramadâne Al-bûti :(en arabe et en français). 
[2] Voir « Ihtîfâl bi al-mawlid An-nabawî » du professeur Al-Bashîr Al-mahmoudî : éd. : Al-matba‘atu wa al-warrâqatu Al-wataniyya : Marrakech, 2006 : pages 36--39. 
[3] On trouve aussi sous cette catégorie : la « salafiyya at-taymiyya » et la « salafiyya hanbaliyya » qui sont modérés et prennent en considération les arguments des compagnons et des anciens savants : ils reconnaissent le soufisme et la doctrine théologique du Ash‘arisme. La deuxième catégorie de salafisme est la « salafiyya fiqhiyya » qui représente une continuité et une concordance avec la logique et les instruments juridiques des quatre doctrines : donc pour elle, il y a un traitement juridique horizontal et vertical des affaires (qui prend en considération les variables du temps et de l'espace tout en restant lié au texte traditionnel et sa finalité : en utilisant les règles prescrites par les compagnons et par les quatre doctrines pour l'Ijtihâd).. Même référence page 40. 
[4] Leur doctrine repose sur leur interprétation personnelle du Coran et de la Sunna. Le wahhabisme se considère comme un mouvement et non pas comme une doctrine mais la réalité et l'impact de ses fatwa fait qu'il ne peut qu'être classé comme doctrine, voir même comme une idéologie dangereuse. 
[5] Voir le chapitre du dogme correct/ la définition de l'innovation en Islam. 
[6] A propos de ce sujet on conseille une référence très utile : il s'agit d'un petit traité du grand savant et Imâm Abdellah Ibn As-seddîq Al-ghumârî : « Ithâf Al-athkiyâ fî jawâz At-tawwassul bi al-anbiyâ wa al-awliyâ ». 
[7] Le Califat Othoman représentait (bien que turque et non arabe, donc non qurayshite) la Khilâfa islamique chez les savants sunnites de l'époque. 
[8] Rapporté dans le Sahîh al-Bukhârî : Hadîth 558 (p 108) le livre de la prière pour obtenir la pluie dans « le sommaire du sahih al-bukhârî » Tome I, par L'Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi. 
[9] Rapporté par Al- Bukhârî dans son chapitre sur les sectes égarées. Les Khawârij sont apparus suite au différent entre ‘Ali (que dieu l'agrée) et Mu‘âwiya (que Dieu l'agrée) ...Ils ont décidé de tuer ‘Ali et Mu‘âwiya. Les Khawârij ont été qualifiés par le Prophète (paix et salut sur lui) comme étant des gens qui faisaient beaucoup d'actes cultuels -même beaucoup plus que les compagnons eux même-, mais que suite au fait qu'ils interprétaient le Coran au premier degré, leurs cœurs étaient fermés et le Coran n'atteignait pas leurs coeurs: ‘Ali (que Dieu l'agrée) les a combattu pendant toute la période de sa Khilâfa car ils représentaient une vrai menace pour la foi et leur interprétation des textes étaient superficielles et très dangereuses…Ils étaient derrière l'assassinat et la mutilation de plusieurs de grands compagnons : car les Khawârij considéraient ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux, comme des mécréants… (Voir le chapitre des sectes égarées) 
[10] Les livres du wahhabisme sont largement répandus (des auteurs comme Abû bakr Al-jazâirî ou Al-albânî,vont même jusqu'à réfuter certains hadîth du Sahîh Al-bukhârî…) Quelques ouvrages wahabbis de référence sont parfois distribués gratuitement dans les mosquées. Les programmes scolaires de l'éducation islamique dans plusieurs pays musulmans depuis les années 80, comportent les bases de la doctrine wahhabite enseignée aux élèves.

NB : Article pris dans doctrine malékite. Repris et corrigé par R.Barnat

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