vendredi 26 février 2016

Kamel Daoud dérange le confortable angélisme des occidentaux sur l'islam

Sifaoui : “ Il n’y a pas pire islamophobe qu’un islamophile inculte ”


L’intelligentsia française tout comme les peintres orientalistes de l'époque coloniale, refusent de voir l' "Orient" dans sa réalité, préférant l'enjoliver pour en donner une image plus rassurante à leurs contemporains. D'où leur aveuglement face au wahhabisme qui s'installe en France et leur tolérance pour les Frères musulmans dont ils estiment l'islamisme "modéré", compatible avec la laïcité  et soluble dans la démocratie !
R.B  

Fawzia Zouari


Polémique : pourquoi Kamel Daoud a raison


Hier porté au pinacle, l'écrivain et chroniqueur algérien Kamel Daoud est désormais cloué au pilori.
Pourquoi ? Parce qu’il a osé affirmer que les viols perpétrés à Cologne par des immigrés issus du monde arabo-musulman sont la conséquence logique d’une tradition portée sur la répression sexuelle et génératrice de frustration chez les jeunes. Que n’a-t-il dit ! Culturalisme radical, clichés orientalistes, islamophobie, en a conclu un collectif d’intellectuels dans les colonnes du quotidien français Le Monde. Une fatwa de plus contre l’Algérien, qui, déjà visé par les barbus, a décidé de jeter l’éponge et d’abandonner le journalisme.
Contents, les intellectuels de Paris, vous qui observez nos sociétés de vos balcons et les jugez à l’aune de vos théories ? Je vous défie de démontrer le contraire de ce qu’affirme Kamel Daoud, qui, lui, vit sur le terrain, observe quotidiennement un monde où les femmes doivent arriver vierges chez leurs maris et où les célibataires sont rendus fous par la misère sexuelle, subit cette loi qui ne permet ni à l’homme ni à la femme d’avoir des relations physiques hors mariage. De quel droit lui déniez-vous la liberté de dénoncer un puritanisme réel et le courage de souligner les travers des siens ?
Il faut un « débat apaisé et approfondi », allègue ce collectif bon teint. C’est-à-dire ? Renoncer à franchir la ligne rouge en soutenant, comme le fait Daoud, que, oui, il existe une psychologie de la foule arabe ; oui, nous trimbalons une mentalité millénaire qui définit la femme comme un appât et une honte ; oui, il y a chez nous un rapport pathologique à la sexualité ; oui, il y a un racisme qui insinue qu’on peut violer une non-musulmane sans conséquences ; oui, certains nouveaux arrivants en Europe doivent se faire à l’égalité des sexes et à la laïcité !
N’en déplaise à nos avocats autoproclamés, de plus en plus d’intellectuels arabes refusent la vision d’un Orient lisse et innocent aussi erronée que celle d’un Orient obscurantiste et haineux. Ils ne veulent plus jouer les admirateurs béats de leurs propres traditions et de leur religion. Ni devenir les otages d’un monde occidental traumatisé par l’accusation d’islamophobie et plombé par les scrupules d’une gauche qui va jusqu’à leur dénier le droit d’aimer dans l’Occident l’espace de liberté et d’émancipation auquel ils aspirent. Bien sûr, ils n’ignorent pas que l’Europe traîne son lot de violences, d’inégalités et de viols. Mais ils pensent que cela ne peut justifier leurs propres dérives.
Kamel Daoud dérange le confortable angélisme sur l’islam et les musulmans. S’il paraît « essentialiste » aux yeux de certains, il est « essentiel » pour nos sociétés prises au piège du conservatisme et de la bigoterie. Et il ne déteste pas sa culture ni ne souffre d’un déni d’identité, comme l’imaginent ses détracteurs. Non. Il s’inscrit dans une autre lignée de musulmans : celle des écrivains rebelles et des penseurs du doute qui travaillent à desserrer l’étau du dogme et à faire naître l’individu musulman. Celle que nos signataires du Monde viennent d’acculer au silence. 
Voilà comment on fait de l’islamisme comme Monsieur Jourdain de la prose…







1 commentaire:

  1. Jean-Pierre Ryf :

    Encore un petit donneur de leçon !

    Quand ce monsieur produira une oeuvre comme celle de Kamel Daoud, alors il pourra se muer en critique littéraire et éviter de citer les énormités complètement abruties de R. Boudjedra qui est sans doute aigri de ne pas avoir le succès de Daoud.

    Mais il vrai qu'il est "sociologue de l' "art", c'est à dire qu'il commente ce qu'il ne sait pas faire !

    Quant au fond Kamel Daoud a pointé une réalité qui fait mal à ce petit commentateur qui ne veut pas la voir mais qui, comme toute réalité, s'imposera.

    Quant à mettre l'attitude scandaleuse, criminelle des divers algériens et autres nord africains à Cologne sur le compte d'une mauvaise organisation de l’accueil, c'est se foutre du monde.

    http://www.huffpostmaghreb.com/saadileray-farid/kamel-daoud-savonne-et-do_b_9335574.html?utm_hp_ref=maghreb

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